Léproserie Saint-Thomas d’Aizier
Définition du projet de valorisation des vestiges, montage du financement (contrat de pays), choix du maître d‘œuvre, aide à la conception, lien entre les différents interlocuteurs et groupe de travail, conseil pour les relations presse et l’inauguration.
L’un des enjeux a été d’être le garant d’un projet qui soit en phase avec les capacités financières de la commune (120 hab) tant pour l’investissement (strict respect du budget) que pour l’exploitation (projet nécessitant peu d’entretien).
En plein cœur du PNR des Boucles de la Seine Normande, les vestiges de la léproserie Saint Thomas d’Aizier ont été l’objet de fouilles archéologiques de 1998 à 2010, devenant ainsi la seule léproserie médiévale fouillée intégralement en France. Après avoir mené une réflexion envisageant plusieurs scénarios de valorisation, le projet retenu s’est concentré autour d’un site en accès libre, repaysagé, avec stabilisation des vestiges et parcours d’interprétation, en reprenant les principes d’interprétation développés en Amérique du Nord par Freeman Tilden. Pour Freeman Tilden, « l’interprétation est une activité éducative qui veut dévoiler la signification des choses et leurs relations par l’utilisation des objets d’origine et l’expérience personnelle ou divers moyens d’illustration plutôt que par la communication ou la simple information sur les faits » (cf. « Interpreting our Heritage » (1957).
Chef de projet : Luc Bonnin
Maître d’œuvre : Pierre Marchand
Eco-interprète : Lionel Muntrez
Design et Graphisme : Olivier Vignaud (Minibus)
Paysage : Agathe Turmel
Superficie : 1 ha
Budget opération : 500k€
Maître d’ouvrage : Mairie d’Aizier (Eure)
inauguration le 29 mai 2015
Parmi tous les sites que nous avons accompagnés, la léproserie saint-Thomas d’Aizier a constitué une forme de laboratoire et résume bien notre approche de l’interprétation :
• Le parcours d’interprétation ne comporte pas de contenu, tout au plus, ici ou là, une phrase, une citation.
• En revanche, en périphérie, des espaces sont dédiés au contenu, à l’information.
• Le chemin initiatique, expérientiel, repose donc sur le ressenti et non sur le contenu. La promesse est de mettre ses pas dans ceux des lépreux, tout en restant sobre et sensible : faire tourner une crécelle pour signaler son arrivée comme un lépreux, actionner une cloche pour vivre symboliquement la cérémonie d’entrée en léproserie, poser ses mains dans des moulages des stigmates, s’agenouiller sur des prie-Dieu, etc.